De nombreux membres de notre association s’étaient réunis au rucher de la Charme ce samedi pour la première visite d’automne.
L’automne fin août, cela semble un peu tôt mais pour les abeilles, c’est déjà l’automne. Depuis fin juin, les jours ont commencé à diminuer et la ponte se réduit également. Les abeilles préparent les abeilles d’hiver, celles qui vont permettre à la colonie de passer plusieurs mois dans la ruche, jusqu’au printemps et le retour des beaux jours où les butineuses ressortiront collecter le nectar et le pollen sur les nombreuses fleurs.
Afin de nous assurer que ces abeilles seront bien grasses et en pleine forme, nous devons réduire le plus possible la population de Varroa (parasite de l’abeille, qui suce ses corps gras et est un vecteur important de nombreux virus). Pour cela, une des méthodes utilisées est le blocage de ponte de la reine en l’enfermant dans une cage pendant 24 jours, le temps que tout le couvain naisse et qu’aucun varroa ne puisse se cacher. A l’issue de cette période, la reine est libérée et les varroas sont tués en aspergeant les abeilles avec de l’eau sucrée, acidifiée. Cette acidification décroche les parasites des abeilles et ils tombent à travers le plancher grillagé pour servir de festin aux fournis.
Nous avons aussi vérifié si la sécheresse n’avait pas mis trop à mal les réserves des colonies. Certaines sont très populeuses et donc consomment plus. Sur les onze colonies du rucher, deux auront besoin d’un petit soutien temporaire, le temps que les pluies récentes fassent fleurir le lierre.
Le printemps qui a été très doux a aussi été favorable aux guêpes et frelons. Lors de notre visite, nous avons pu voir plusieurs frelons (Vespa crabro) venir chasser autour des ruches et repartir avec une abeille. Même si les prélèvements de ceux-ci sur les colonies sont assez importants cette année, c’est un phénomène naturel et les abeilles ont appris à vivre avec ce prédateur, le frelon européen. Il faudra néanmoins surveiller afin que cette prédation ne se fasse pas trop aux dépens d’une colonie plus faible, ce qui pourrait mettre sa survie en jeu.
Grâce aux efforts de Gilles, le verger conservatoire où est implanté le rucher est fleuri en permanence, même pendant cette période de fin d’été où généralement les ressources nectarifères se font plus rares. C’est une grande chance pour nos abeilles et pour les promeneurs qui peuvent ainsi profiter du spectacle sans cesse renouvelé des abeilles volant de fleurs en fleurs.
Merci donc aux apiculteurs, Claudine, Denis et sa compagne, Fred, Philippe et Philippe, pour cette visite automnale. Merci également à Gilles, qui était également présent ce samedi pour entretenir cet espace naturel.